30 ans de l’UEMOA : un modèle d’intégration et de résilience

La représentation de l’UEMOA à Lomé a célébré ce mercredi 18 septembre 2024  30 ans d’existence de l’institution sous-régionale. À sa création, l’UEMOA s’est vu assigner plusieurs objectifs cruciaux : renforcer la compétitivité des activités économiques et financières des États membres, assurer la convergence des politiques économiques par le biais de la surveillance multilatérale, créer un marché commun basé sur la libre circulation des personnes et des biens, et harmoniser les politiques sectorielles.

 

« Aujourd’hui, nous pouvons affirmer avec fierté que des progrès substantiels ont été réalisés », a confié, le mercredi 28 septembre à Lomé, le ministre de l’Economie et des Finances, Essowè Georges Barcola lors de la conférence du trentenaire de l’institution au Togo, dont le thème est « UEMOA, 30 ans : une expérience d’intégration résiliente face aux chocs exogènes ».

 

 

Sur le plan institutionnel, tous les mécanismes prévus par le traité fondateur sont en place et les organes de l’Union jouent chacun leur rôle. Ainsi, la Commission rend régulièrement compte de l’avancée du processus d’intégration régionale au conseil des Ministres statutaire, et à la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union. Il en est de même de la Cour des Comptes qui vérifie les comptes des organes de l’Union et du Comité interparlementaire (parlement de l’union) qui examine le rapport annuel du Président de la Commission sur l’évolution et le fonctionnement de l’institution.

 

En matière de gouvernance économique, le ministre a souligné l’avancée majeure que représente l’exercice de la surveillance multilatérale mise en œuvre par l’UEMOA. Il a indiqué, en ce qui concerne l’intégration des Etats, que l’Union douanière est effective avec l’application d’un tarif extérieur commun et de ses mécanismes de gestion.

 

Par ailleurs, révèle M. Barcola, la mise en œuvre de politiques sectorielles communes a permis d’améliorer les réalisations en matière d’accès des populations de l’Union à l’eau potable et aux services énergétiques, de renforcement du réseau routier communautaire, et de sécurité alimentaire.

 

 

Le ministre a félicité le président de la Commission, Abdoulaye Diop, l’ensemble du collège des Commissaires et leurs collaborateurs pour cette heureuse initiative, et surtout pour avoir voulu solliciter le parrainage des membres du Conseil des Ministres statutaire dans les Etats membres. Il a relevé que le thème de la célébration reflète bien la capacité de l’Union à surmonter les défis majeurs de cette époque. Qu’il s’agisse de la sécurité face à la montée du terrorisme, des conséquences du changement climatique, ou encore des crises sanitaires, l’UEMOA s’est attelée à rester résiliente, tout en s’adaptant aux réalités contemporaines.

 

. Barcola a affirmé que depuis sa création, l’Union a démontré sa capacité à maintenir une croissance économique notable et une inflation maîtrisée malgré les crises mondiales, comme la récession de 2008, malgré la mauvaise campagne agricole de 2011, ou encore malgré la pandémie de COVID-19. « Face à tous ces défis, l’UEMOA s’est efforcée à rester résiliente autour de trois paramètres clés à savoir : la Production, L’inflation et Le commerce intra-UEMOA », a-t-il fait savoir.

 

La Production : évaluée à partir du PIB nominal, elle est passée de 15 028 milliards de FCFA en 1994, à 121 494 milliards en 2023, avec une croissance restée assez stable malgré les soubresauts de la récession de 2008, la mauvaise campagne agricole de 2011 ou encore la COVID 19 en 2020 ;

 

L’inflation : nous avons noté une baisse du niveau de l’inflation de manière continue à partir de 1994, avec 29,46% en 1994, 16,42 en 1995, 10,47 en 1996, 8,94 en 1997 et 4,27 en 1998.

 

Le commerce intra-UEMOA : ici il convient de reconnaître que malgré l’augmentation régulière des flux entre 2005 et 2021, une tendance stagnante est observée depuis 2021 autour de 15%. Ce taux se révèle très insuffisant. Aussi des initiatives, comme l’institutionnalisation du mois du consommer local, sont prises en compte dans l’optique de valoriser davantage le potentiel de l’espace UEMOA et d’accès aux marchés régionaux et internationaux.

 

Le ministre a déclaré, en outre, que le Togo participe activement à toutes les activités de l’Union, témoignant ainsi de son adhésion profonde au processus d’intégration. « Grâce à l’engagement du Gouvernement togolais, sous l’impulsion président Faure Gnassingbé, le pays a enregistré des résultats significatifs dans la mise en œuvre des réformes communautaires. En trois ans, le taux de mise en œuvre est passé de 64% en 2018 à 78,2% en 2021, puis à 76% en 2023, consolidant ainsi notre position parmi les pays leaders de l’UEMOA. Il faut cependant reconnaître que, malgré ces progrès, des défis subsistent. Que ce soient des défis déjà identifiés ou ceux qu’il faudra anticiper, notre principale préoccupation doit rester de mettre en œuvre des politiques à même d’accélérer la croissance économique, de produire davantage de richesses et de créer des emplois, notamment pour les jeunes », a-t-il ajouté.

 

L’approfondissement de l’intégration régionale reste une priorité absolue pour les États membres. Pour le ministre, le défi majeur de l’UEMOA en 2024 et pour les années à venir demeure le défi sécuritaire : « Vous conviendrez avec moi que s’il n’y a pas la sécurité, de paix, il n’y a pas de développement, il n’y a pas de croissance. Donc le défi principal que nous devons nous atteler à relever c’est le défi sécuritaire. Ramener la paix dans l’espace ainsi que la sécurité, pour plus de croissance, plus de développement ».

 

« Alors que nous célébrons ce 30e anniversaire de l’UEMOA, nous devons continuer à œuvrer pour une Union plus forte, plus intégrée et plus prospère. La route parcourue est louable, mais il nous appartient de redoubler d’efforts pour relever les défis à venir. Ensemble, nous devons construire une UEMOA encore plus résiliente et dynamique, une Union capable d’offrir à nos populations un avenir de paix, de stabilité et de prospérité partagée », a conclu le ministre.

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